Depuis les débuts de l’informatique, on recourt à des boutons de toutes sortes pour construire l’interface entre une machine et son utilisateur. Le clavier représente certainement la forme la plus répandue, et son évolution recèle plusieurs curiosités que nous vous invitons à découvrir dans notre série d’articles, en commençant par les mécanismes.

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SÉRIE — Drôles de claviers

1. Les mécanismes
2. Les claviers à une main
3. Les dispositions

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Taper, appuyer, enfoncer, frapper une touche : le rapport que nous avons au clavier est avant tout un geste du bout des doigts. Différents types de mécanismes transforment ce mouvement en signal pour l’ordinateur. Si le résultat est le même, les technologies employées et la sensation physique ressentie par l’utilisateur diffèrent entre chaque type. Jetons un œil aux principaux mécanismes de clavier que l’on retrouve aujourd’hui.

Le clavier mécanique

La première technologie de clavier d’ordinateur repose sur l’interrupteur mécanique. Cet indémodable mécanisme remporte encore la faveur des aficionados qui tapent beaucoup de texte ou qui passent de longues heures sur les jeux vidéos. On en trouve de tous les styles et de tous les prix — du générique aux modèles de luxe.

Chaque touche contient une composante mécanique : un ressort. La touche s’enfonce de quelques millimètres lorsqu’on l’active, et plusieurs considèrent que ce geste conscient facilite la précision du doigté. Par contre, il n’est pas nécessaire d’appuyer jusqu’au fond pour que le clavier capte le signal, ce qui rend l’enchainement des mouvements fluides.

Le clavier mécanique se distingue aussi par son cliquetis. Il est plus bruyant que d’autres, ce qui peut être perçu comme un avantage ou un inconvénient. Pour certaines personnes, le son continu du flot des touches enfoncées favorise la concentration; pour d’autres, c’est du tapage!

Le clavier à membrane

Le clavier à membrane est très courant, particulièrement parce qu’il se retrouve dans les ordinateurs portables grâce à son profil mince, mais aussi parce qu’il est plus abordable. Plutôt qu’un ressort, un dôme composé d’un espace entre deux membranes se trouve sous chaque touche. Il faut l’écraser pour créer un contact, ce qui transmet le signal à l’ordinateur.

Dans certains claviers, un petit mécanisme de ciseau en plastique assure le rebond des touches. Un mécanisme papillon a aussi fait son apparition entre 2015 et 2020 chez Apple, pour rendre les portables encore plus minces. Si plusieurs utilisateurs ont dénoncé la sensation plus sèche lors de la frappe, ce sont les défaillances du mécanisme qui ont scellé son sort (touches qui collent, qui cessent de fonctionner, etc.). L’innovation ne marche pas à tout coup!

Le fonctionnement des claviers à membranes permet aussi des variations intéressantes, sans ciseaux ni papillon, comme il ne nécessite pas de touches mécaniques à proprement parler. C’est ainsi que sont nés les claviers souples en silicone, au plus grand bonheur des gens maladroits qui n’ont plus à craindre de renverser leur café. Plus encore, ils sont imperméables et lavables, ce qui les rend bien pratiques dans des endroits à désinfecter régulièrement comme les hôpitaux. Les gens qui se déplacent beaucoup apprécient surement la flexibilité du clavier : on peut le rouler pour le ranger et le transporter. Ces claviers sont plutôt silencieux, mais offrent peu de rétroaction au toucher.

Le clavier optique

Tout droit sorti d’un film de science-fiction, voici le clavier sans clavier. Aussi connu sous le nom de clavier holographique, clavier laser ou clavier à projection, le clavier optique n’utilise pas de touches : une caméra capte plutôt le mouvement de vos doigts. L’interface sur laquelle vous tapez est en fait inexistante, c’est tout simplement une projection pour guider vos gestes. Amusant et surprenant, ce type de clavier n’offre cependant pas de sensation tactile ni de rétroaction confirmant quelle touche vous êtes en train de saisir. Vous pouvez donc en activer sans le vouloir, simplement en passant le doigt au-dessus, ou bien taper plus vite que la capacité du capteur à vous suivre. Alors une mise en garde s’impose pour celles et ceux qui s’entrainent avec Tap’Touche : vous serez en peu de temps trop rapide pour cette technologie encore imparfaite! ⚡️

Le clavier tactile

Le dernier mécanisme de clavier que nous vous présentons est lui aussi sans touches physiques, un peu comme le clavier optique, mais beaucoup plus connu et répandu : le clavier sur écran tactile. On le retrouve sur la plupart des appareils mobiles et sur quelques ordinateurs.

Le clavier tactile permet d’éliminer le clavier physique de l’appareil. La commodité semble l’emporter sur l’absence de rétroaction au toucher, et même sur la taille variable du clavier. Les utilisateurs ajustent plutôt leur technique de frappe selon l’appareil : de dix doigts sur une tablette à deux pouces sur un téléphone.

Les claviers tactiles sont en réalité de petits logiciels et sont souvent accompagnés d’une technologie d’autocorrection et de prédiction qui suggère des mots complets en cours de frappe, pour vous aider à écrire plus vite.
Vous avez probablement essayé au moins un ou deux des claviers ci-dessus, mais il y a fort à parier que ce ne sera pas le cas pour ceux que nous vous présenterons dans notre prochain article : les claviers à une main.